Les meilleurs treks au Ladakh pour les débutants et les familles
Partez à la découverte du Ladakh, une destination majestueuse où nature préservée et traditions bouddhistes s'entremê...
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Voir nos départs garantisPartez à la découverte d’un Arunachal Pradesh authentique, bien loin des itinéraires habituels de l’Inde. Ici, la nature majestueuse et la spiritualité s’entremêlent pour dévoiler un Himalaya préservé, où chaque rencontre bouleverse les perspectives du voyageur.
Nous avons quitté les plaines de l’Assam pour rejoindre l’ouest de l’Arunachal Pradesh, cette région méconnue, coincée entre le Bhoutan et la Chine. Je dis bien "ouest", car l’Arunachal est en réalité composé de deux mondes : à l’est, un climat plus chaud, des terres agricoles, presque arides. À l’ouest, où je suis allée, les montagnes se dressent, le froid s’installe, et le décor change radicalement.
Dès que nous avons pris la route, quelque chose a basculé. En traversant les derniers villages de l’Assam, j’étais partagée entre curiosité et impatience. Lors d’un arrêt dans une petite ville frontière, j’ai tout de suite perçu une différence subtile mais frappante : ici, même si nous étions huit étrangers, les regards étaient moins appuyés, plus doux, presque timides. Cette route filant droit vers les montagnes semblait nous inviter à un voyage hors du temps.
Plus on avançait, plus les virages devenaient serrés, les secousses violentes. Le froid s’insinuait dans la voiture, et le mal des transports pointait le bout de son nez. J’ai compris pourquoi on nous avait embarqués dans un 4x4 plutôt que dans un bus : ici, les routes sont cabossées, étroites, parfois à flanc de falaise.
Nous avons fini par nous arrêter dans une auberge, le Jamri Homestay, et là, j’ai senti que l’aventure commençait vraiment. Les hôtes nous ont accueillis avec une bienveillance simple, autour d’un repas bien loin de ce que j’avais connu à Delhi ou même en Assam : des soupes fumantes, des plats épicés mais réconfortants, parfaits pour affronter les 3°C du soir. La langue parlée ici n’a rien à voir avec l’hindi. Elle ressemble au bengali, et les visages des habitants rappellent ceux du Népal ou du Bhoutan. Tout est différent. Même le silence.
Ce que je vivais là n’avait plus rien à voir avec mon séjour en Assam. Là-bas, on dormait dans des resorts, le confort était total, presque déconnecté de la réalité locale. Ici, tout est plus brut, plus proche. On dort dans des maisons d’habitants, chauffés par un feu au centre de la pièce, blottis sous plusieurs couvertures. Le soir, on mange tous ensemble autour du feu, emmitouflés dans des couches de vêtements, espérant que la nuit ne sera pas trop glaciale.
Même les gestes du quotidien me ramènent à l’essentiel. On mange souvent à la cuillère, contrairement à Delhi où les mains sont la norme. Ce petit détail m’a fait réfléchir : combien de fois ai-je résumé l’Inde à ce que je connais de Delhi, alors qu’en réalité, c’est un patchwork infini de cultures, de langues, de rituels ?
Ici, pas de douche moderne ni de WC européens. On se lave à l’eau chaude, dans un seau, à l’ancienne. Les toilettes sont turques, sans papier, juste un petit pommeau pour se rincer. Loin de mes habitudes européennes, certes, mais j’y ai trouvé une forme de liberté.
Même les chiens ne sont pas les mêmes. Chez nos hôtes, il y avait ce petit chien tout blanc, pelucheux, aux antipodes des Desi dogs que l’on croise à Delhi ou dans les rues de l’Assam : maigres, errants, souvent maltraités. Ici, il semblait faire partie de la famille, calme et choyé.
Fini la "vie de princesse" au soleil. Bienvenue dans une Inde plus rude, plus vraie, mais infiniment plus touchante. L’Arunachal ne m’a pas seulement dépaysée, il m’a secouée. Il m’a rappelé que le voyage, le vrai, commence là où le confort s’arrête.
Pour vivre une telle immersion et découvrir la beauté sauvage de l’Himalaya indien, partez en voyage dans l’Himalaya indien et laissez-vous surprendre par l’Arunachal Pradesh.
Je me suis réveillée tôt ce matin-là pour profiter un peu de la vue. La veille, nous étions arrivés de nuit, et je me sentais un peu perdue, sans vraiment savoir où j’étais. Mais en sortant de la chambre, je suis restée figée. Juste en face : une rivière paisible, bordée par des montagnes majestueuses. C’était à couper le souffle. Le silence était seulement troublé par le clapotis de l’eau, une atmosphère incroyablement apaisante.
Quelques instants plus tard, tout le groupe s’est retrouvé autour d’un petit déjeuner bien local. Du chaï brûlant (l’essentiel !), une omelette, du chapati, du dal et du bhat. Un repas généreux, parfait pour la longue route qui nous attendait.
Nous avons roulé environ 1h30 avant d’arriver au monastère Thupsung Dhargye Ling, à Dirang. Dans cette région, on pratique majoritairement le bouddhisme, sûrement à cause de la proximité avec le Bhoutan. J’ai surtout vu des monastères, très peu de temples hindous. Ce jour-là, j’ai vu pour la première fois un bhavacakra, la fameuse roue de la vie. En me retrouvant face à elle, j’ai eu cette sensation étrange d’être happée par le dessin. Ce n’est pas une simple fresque, mais une représentation puissante de la vie selon le bouddhisme.
Je suis ensuite entrée dans la pièce principale du monastère, où quelques personnes priaient. Au fond, un grand Bouddha trônait. Juste devant lui, une image du Dalaï-Lama, assis en tailleur, nous observait paisiblement. Il se dégageait du lieu une force presque intimidante, accentuée par les représentations de bodhisattvas, de lotus et de couleurs vives omniprésentes.
À l’extérieur, je me suis approchée des moulins à prières. Lorsqu’un moine m’a corrigée d’un geste discret sur le sens de rotation, j’ai souri devant la bienveillance ambiante.
Nous avons repris la route en direction de Bomdila, pour visiter un mémorial de guerre. Ce petit war memorial rend hommage aux soldats indiens tombés pendant la guerre sino-indienne de 1962, en particulier le 1er bataillon Sikh Light Infantry. À l’entrée, un grand moulin à prières et, dans le jardin, plusieurs soldats sikhs qui l’entretenaient avec soin.
En fin de journée, nous avons rejoint notre second homestay : le TK Residency, où nous allions passer deux nuits. C’était un hôtel de taille moyenne, avec trois étages et une petite cour. Je m’étais dit que, cette fois, comme c’était un hôtel, il y aurait sûrement du chauffage et un peu plus de confort. On a été accueillis par les propriétaires et leurs deux garçons. Ils avaient l’air d’avoir 15 ans… mais ils nous ont dit qu’ils en avaient 19 ! Ce sont eux qui ont monté nos valises jusqu’aux chambres.
Je partageais ma chambre avec mon amie Nadia. Elle était assez simple mais bien équipée : salle de bain, prises, une petite table, deux lits séparés, deux fauteuils, une télé… Sur le papier, tout allait bien, sauf qu’il faisait un froid glacial. Vraiment. On a directement demandé un chauffage d’appoint à la réception. Ils nous ont apporté un petit appareil, mais même après une heure, il faisait toujours aussi froid. On est restées emmitouflées dans nos manteaux. En inspectant un peu la pièce, on a découvert qu’une fenêtre était mal fermée. On a fini par caler une serviette pour bloquer l’air.
Le soir, on est allés dans une caserne militaire du centre-ville pour visionner un court film de 20 minutes sur la guerre sino-indienne de 1962. Le film était entièrement en hindi, sans sous-titres. Autant dire que pour les non-hindiphones, ce n’était pas évident à suivre... Ensuite, on est retournés à l’hôtel où l’on a dîné dans nos chambres. Les deux jeunes garçons nous ont apporté un repas très copieux : chapati, dal, légumes, soupe, riz… Il ne nous restait plus qu’à espérer passer une nuit pas trop glaciale.
Le matin, en ouvrant les yeux, on a immédiatement vérifié une chose : est-ce qu’il faisait toujours aussi froid ? Bonne surprise : la chambre était légèrement plus chaude que la veille. On a soufflé un peu. Quelques minutes plus tard, on toquait à notre porte pour nous apporter du chaï bien chaud. Un petit luxe simple, mais précieux dans ce froid sec d’altitude.
Nous sommes ensuite montés au troisième étage pour le petit déjeuner, servi dans la salle commune. Là encore, le rituel ne changeait pas : un repas copieux, local, chaleureux. Les plats étaient servis dans de grands dabbawallahs en métal. Un pour les chapatis, un pour le riz, un pour une soupe fumante, et un dernier rempli d’eau chaude. Là-bas, on boit toujours de l’eau chaude d’abord parce qu’il fait froid, ensuite pour des raisons sanitaires. On pouvait aussi demander les fameuses omelettes épicées ou un autre chaï.
Depuis la salle, la vue sur les montagnes était saisissante. Nous avons eu la chance d’observer un ciel bleu éclatant tous les jours. Pendant le repas, le groupe discutait du programme : trop de visites de war memorials, trop de monastères. Ce matin encore, plusieurs visites étaient prévues. Finalement, nous avons décidé de privilégier le grand monastère de Tawang, le Bouddha géant et une promenade dans le centre-ville. Moins de route, plus de respiration.
Tawang est une ville perchée, en pleine transformation. Partout, des chantiers. Des maisons s’élèvent sur pilotis, peintes en bleu ou en rose. Il nous a fallu une trentaine de minutes pour atteindre le monastère. Comme souvent, on reconnaît l’approche d’un monastère grâce à ces grands portails colorés, les torana, qui marquent l’entrée d’un lieu sacré. En montant à pied, un ballon roule devant nous. Deux enfants moines jouaient au foot. Après l’avoir récupéré, ils s’éloignent en courant, timides et rieurs.
Un peu plus loin, un artisan Monpa travaille la laine de yack pour fabriquer un chapeau traditionnel, symbolisant les cornes de l’animal. Ce savoir-faire ancestral se transmet ici dans la discrétion des hauteurs himalayennes.
Ce jour-là, un groupe de touristes thaïlandais égayait l’endroit, contraste rare dans ce périple. À l’entrée du monastère, un groupe d’enfants moines attendait en silence. On retire ses chaussures pour entrer. Les monastères partagent une même structure : un grand Bouddha, l’image du Dalaï-Lama, un autel couvert d’offrandes, mêlant khatas, nourriture, billets indiens ou bhoutanais, et même des canettes de soda. Ce mélange du sacré et du quotidien intrigue toujours.
Ce monastère abrite aussi une école et des maisons. L’ambiance est paisible. Les habitants, discrets, acceptent difficilement d’être photographiés, un réflexe que je comprends d’autant plus au fil du séjour. Cette pudeur tranche avec les curieux de l'Assam.
Après la visite, direction le Bouddha géant de Tawang. Une heure de route citadine, mais l’attente valait la peine : la statue surplombe la ville, gardée par des stupas. L’intérieur, baigné de monde, m'impressionne par une représentation de Siddhartha émacié sous l’arbre. Son ascèse a ouvert la voie à l’illumination, un rappel de la complexité du bouddhisme et de ses choix radicaux.
La soirée fut rythmée par la déambulation en centre-ville. Les boutiques regorgent de vêtements chauds et de tenues traditionnelles tamang. L'ambiance, à la fois moderne et enracinée, rassure et étonne à la fois. Ici, rien d’artificiel : Tawang résiste encore au tourisme de masse.
Pour conclure la journée, nous avons assisté à un spectacle de danse Monpa. L’authenticité du lieu et la chaleur des rencontres ont largement surpassé la complexité de notre itinéraire.
Le lendemain matin, nouvel arrêt dans un monastère. Une scène animée s’offrait à nous : jeunes moines en robe bordeaux, batte de cricket à la main, rire aux lèvres. Nos guides n'ont pas résisté à l'envie de participer à ce moment simple et joyeux.
À l’intérieur du temple, le silence et la vue sur les montagnes brumeuses invitaient à l’introspection. Les senteurs de beurre de yack et d’encens enveloppaient le sanctuaire, où chaque statue et chaque couleur racontent les mythes et les leçons du bouddhisme.
En sortant, emportée par la bonne humeur, j'ai pris part à la partie de cricket, découvrant l'engouement local pour ce sport, ciment d’une jeunesse joyeuse et spontanée.
L’après-midi, immersion dans un village Monpa perché. Entre maisons sur pilotis, piments rouges séchant au soleil et fumées d’encens, la vie suit un rythme immuable. L’intérieur modeste d’une maison, tout en bois et lumière tamisée, respire l’authenticité et la lenteur retrouvée.
Ce voyage en Arunachal Pradesh m’a ancrée dans une réalité brute et humaine. Entre spiritualité dans les monastères, sincérité des villages Monpa et aventures en altitude, j’ai redécouvert une Inde insoupçonnée, loin des clichés de Delhi ou d’Assam.
Pour explorer davantage les contrastes de cette région fascinante, découvrez aussi : Voyage en Assam, une Inde méconnue
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