Sucreries cinghalaises et tamoules du Nouvel An au Sri Lanka
Sucreries cinghalaises et tamoules du Nouvel An au Sri Lanka Les célébrations du Nouvel An sri-lankais, cinghalais et...
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Christophe Prébois, installe à Paris, artiste, collectionneur d’oeuvres de photographes indiens des années 60, 70 et 80’, styliste, createur de la Gurus Gallery, est aussi un grand passionné de l’Inde. En 2016, Christophe a realisé un film documentaire sur Monsieur Chand, un portrait de ce photographe qui tenait un studio à Ajmer au Rajasthan, des années 60 aux années 80.
Pour des raisons sentimentales, d’abord : je connais Mr Chand depuis 20 ans. J’ai dû le rencontrer la deuxième ou la troisième fois que je suis allé en Inde. Et bien que Mr Chand soit au premier abord un peu grognon, je me suis attaché à lui. Finalement nous sommes devenus amis. Et aussi pour des raisons artistiques : j’aime énormément le travail de Mr Chand. Selon moi, ce n’est pas juste un spécimen du photographe indien de petite ville. Il avait un talent spécial.
À un moment au cours de l’interview, il nous parle du photographe chez qui il était apprenti comme de quelqu’un de très autoritaire avec ses clients. Il a alors décidé de prendre le contrepied de cette attitude et au contraire de se montrer doux, d’accorder toute son attention au client, à sa satisfaction. A part ça, sa technique est classique. Elle consiste, on le voit dans le film, à placer manuellement le corps et la tête du client pour obtenir l’attitude désirée. Son calme et son charme opèrent aussi et donnent au regard des gens qu’il photographie cet air confiant.
Depuis que la photographie a été introduite en Inde, sa popularité est liée au portrait. Les nobles et les princes ont tout de suite été fascinés par le procédé. En posant dans leurs plus beaux costumes, avec leurs bijoux les plus extraordinaires, ils ont utilisé leur portrait à des fins de propagande, afin d’asseoir leur pouvoir sur le bas peuple misérable.
Cette tradition a petit à petit gagné d’autres classes sociales toujours dans le but de témoigner d’un prestige social. Ceci constitue les caractéristiques du portrait tel qu’il est pratiqué en Inde : posé, en studio, avec un certain apparat. Et ce d’autant plus que la photographie amateur n’existe à grande échelle que depuis l’apparition des smartphones.
Beaucoup de studios ont disparu, c’est certain. Quant à ceux qui subsistent, l’apparition, tout d’abord de la photo couleurs puis du numérique a considérablement changé leur pratique. Le numérique a permis de retrouver de la créativité par rapport à la photographie en couleurs analogique. Les studios assurent toujours les reportages de mariage, les photos d’identité et certaines photographies liées à des fêtes religieuses. Je pense à l’anniversaire de la naissance de Krishna où les enfants sont pris en photo avec une flûte, les yeux maquillés. Le savoir-faire professionnel n’a pas été remplacé, la photo imprimée et la photo sur l’écran du smartphone n’ont pas le même statut ni la même fonction.
Lors de mon premier voyage en Inde, comme presque tout le monde j’avais emporté mon appareil photo certain de rapporter une moisson de clichés colorés et pittoresques. Et puis, j’ai réalisé qu’il serait aussi intéressant de rapporter des photographies faites par des photographes indiens. C’est comme ça que ça a commencé.
Il y a tout ce qu’il faut en Inde pour réussir de belles photographies : les couleurs comme chacun sait, la lumière, l’architecture, le décor, les costumes etc. Et bien entendu, les gens, qui ont un sens de la pose et une forme de naïveté devant l’objectif. Il n’ya pas non plus de tabou religieux vis à vis de l’image, bien au contraire.
Il est vrai qu’il est très rare de se voir opposer un refus ou simplement que des conditions soient posées. Cela tient à la gentillesse des Indiens, à leur curiosité.
Aux gens qui me demandent des conseils avant de partir en Inde, je réponds que c’est le pays des miracles. En Inde, on peut retrouver une aiguille dans une botte de foin, on peut faire arrêter un bus au bord de l’autoroute pour satisfaire une envie pressante, le singulier, malgré la multitude, y est roi.
Rencontrer des Indiens, courir partout, rajeunir de 50 ans.
Ne pas se prendre pour un touriste et emporter un produit anti-moustiques.
Bien sûr ! Je fais une exposition à la fin du mois de Novembre chez Sentô, une boutique située à Paris à Saint Germain des Près. Sophie, la propriétaire fait fabriquer à Jaipur des vêtements. Elle fait partie de la confrérie des grands amoureux de l’Inde.
Et fin Février 2018, mon film sera projeté à Jaipur en même temps qu’une exposition des photographies de Mr Chand lors de la troisième édition du festival Jaipur Photo.
Facebook : https://www.facebook.com/gurus.fr/
Instagram : https://instagram.com/gurusgallery/
Propos recueillis par Alex Le Beuan, fondateur de Shanti Travel
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