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Le dieu des petits riens
Un nom, une oxymore, un rythme qui languit… Des petits riens qui font le dieu de sa vie, l’amour et l’Inde des petits riens : Le dieu des petits riens. C’est le titre du roman d’ Arundhati Roy, véritable best seller publié en anglais en 1996 et aujourd’hui traduit dans 30 langues différentes.
Si cette jeune femme de l’Inde du Sud a connu la misère de la capitale indienne âgée à peine de 16 ans, c’est aussi sur les pas de sa mère – une femme traditionnelle mais une icône pour la modernité – qu’elle a tracé sa route. Mary Roy s’est en effet rendue célèbre pour avoir fait changé à la faveur des femmes, les lois sur le partage des biens dans le cadre des divorces.
Entre les bidonvilles et les squats, la jeune Arundhati Roy commence sa vie de femme dans les rues grouillantes de New Delhi. Une femme qui n’a qu’un rêve : rendre visible ce qui l’habite au plus profond d’elle-même, cet espoir de faire changer les choses…
Son futur mari, Pradeep Krishen lui ouvre finalement les portes du cinéma indien et ensemble ils créent et produisent des films pour la télévision indienne. Cette collaboration nouvelle et prometteuse permet à Arundhati de se tourner vers l’écriture et c’est ainsi qu’elle entreprend ce qui deviendra le roman de sa vie – Le dieu des petits riens. Un an après sa publication, le succès du livre est couronné par le prestigieux Booker Prize et les demandes de traductions affluent.
Arundhati
Né dans la controverse indienne, ce roman qui dépeint à travers le bourdonnement des mots la douceur et la violence de l’Inde est aussi le symbole d’un militantisme pacifique. Arundhati Roy est engagée dans un mouvement activiste luttant contre les essais nucléaires et le fondamentalisme hindou, prônant la liberté et le respect de la vie humaine.
L’histoire du roman se déroule dans la province paisible du Kérala dans le Sud de l’Inde. C’est une histoire de famille qui se démêle à travers le destin croisé de deux jumeaux séparés à l’âge de 8 ans : une femme Rahel et son frère Esthappen. 23 ans plus tard, ils se retrouvent dans leur village d’origine et il leur revient alors en mémoire, la tendresse fraternelle qui caractérisait une relation presque fusionnelle.
Kerala
Le roman est construit autour d’un drame : la mort d’un enfant. Car c’est bien un roman d’enfant ravagé par le désordre, la peur et la tradition. C’est l’Inde naissante éprise de changement, incontrôlable et parfois si lasse laissant dans le cœur une douce empreinte de tristesse. Le roman est ainsi fait, autant de souvenirs qui reviennent, de jeux et de correspondances ; un dialogue de l’inconscience à la réalité, de l’enfant à l’adulte.
C’est aussi la question de l’identité : homme, femme, frère, sœur, jumeaux… Un « moi » qui se définit aux couleurs de l’autre ; un arrière plan brumeux, vert et contrasté : l’Inde du Sud. Aux côtés d’une mère affranchie des convenances et des traditions, cette mère qui ne parait autre que la propre mère de l’écrivain : chrétienne divorcée et vivant seule avec ses deux enfants, un vent de liberté souffle sur cette pauvre maisonnée. Aussi folle qu’elle en parait dangereuse, cette liberté séduit et enivre les personnages de ce roman et ses lecteurs. Le réalisme profond de ce livre ne manque pas de faire appel au contexte politique entre la fin du colonialisme anglais et les prémices du communisme ainsi qu’aux réalités sociales troubles et violentes. L’Inde apparait dans toute sa complexité de croyances, de passions superstitieuses et traditionnelles.
Il n’en reste que ce roman détient la légèreté et la dérision de l’enfance, des atouts qui osent l’humour entre les lignes. Aux accents merveilleux, certains passages font écho à la beauté de cette région de l’Inde du Sud : le Kérala aux couleurs chatoyantes, au parfum de noix de coco et aux oiseaux colorés… Un enchantement à la fois troublant et captivant.
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