Sucreries cinghalaises et tamoules du Nouvel An au Sri Lanka
Sucreries cinghalaises et tamoules du Nouvel An au Sri Lanka Les célébrations du Nouvel An sri-lankais, cinghalais et...
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L'heure du chaï et du chillum autour du feu
J’ai dormi. J’ai un peu récupéré et je commence à prendre conscience de où je suis et de ce que je m’apprête à vivre. Afin de se déplacer plus facilement d’un camp à l’autre, nous avons opté pour les motos avec chauffeurs. Rendez-vous à 8h dans le hall de l’hôtel avec le photographe. Ah faux départ, les chauffeurs réservés en ont décidé autrement…
Tant pis, l’impatience l’emporte nous sautons dans un rickshaw, les chauffeurs nous rejoindront plus tard. Le rickshaw nous dépose à l’une des entrées principales et nous commençons à marcher. De façon générale, être une fille occidentale en Inde, c’est être assurée de ne pas vraiment passer inaperçue. Autant dire qu’en temps de Kumbh Mela, malgré les millions de personnes réunies, la petite française qui passe l’air de rien, et bien ça attire l’œil ! Après plus d’un an en Inde, je m’y suis habituée et je trouve les gens très affectueux, soucieux que je ne manque de rien.
Distribution de nourriture gratuite devant un camp
Le long des larges avenues qui dessinent les axes de Sargam, les Babas appelés aussi Akara ou Guru, ont construit leur « village ». Chaque jour, les pèlerins font la queue devant les camps afin de recevoir à manger, offert par le guru. Lorsque je parlais de véritable ville, il faut part exemple imaginer que chaque camp à sa propre cuisine, capable de nourrir 3 fois par jour plusieurs centaines de personnes.
En marchant ce matin, je m’arrête devant une distribution de petits déjeuner justement. Le sâdhu qui orchestre tout cela me remarque et vient me parler. Gentiment il me propose de visiter son campement. Nous le suivons donc à l’intérieur.
Quelques minutes plus tard, nous voici sagement assis autour d’un feu sous un petit auvent avec pas moins de 4 sâdhus. C’est peut-être bête à dire mais peu m’importe, ils étaient beaux à leur façon, tous très amicaux et apparemment contents d’échanger avec nous.
C’était vraiment une belle rencontre. Si mon oreille rechigne toujours à bien identifier les noms, mes quelques mini-connaissances d’hindi les amusent et me permettent d’échanger avec eux. Il y a tout d’abord celui qui nous a introduit. Il sourit beaucoup, il porte juste un lunghi orange et des colliers. Il s’assoit très près de nous, bouge beaucoup comparé aux autres et aime bien comprendre tout ce qui se passe autour de lui. Il faut tout traduire (essayer de traduire !). Ses dreadslocks semblent si lourdes… Il nous présente ses copains…
Séance d'étirements pour le Naga Baba
Il y a un sâdhu de la fameuse secte des Naga Baba. Je dis fameuse car il s’agit de ceux qui sont nus, au corps recouvert de cendres. Si certains ont la réputation d’être agressifs, il n’en ai rien de notre nouvel ami. En ce qui le concerne, c’est plutôt la tendance « nudiste » qui le caractérise le plus. Je ne sais pas pourquoi et j’avoue avoir mis un peu de temps à réaliser ce qui se passait mais d’un seul coup, lui et son autre copain, ont délaissé leur lunghi. C’est joliment dit pour dire qu’ils se sont tout simplement balader nus devant moi et que le naga en a profité pour faire sa petite gymnastique avec son pénis. Voilà c’est dit, j’étais aux premières loges. Cet homme, pour prendre le parfait contrôle de son corps, a « tout simplement » brisé son sexe et peut désormais en faire ce qu’il veut. Sentiment qui, à la vue des grimaces de douleur qui marquaient les visages des hommes autour de moi, ne doit pas être très agréable…
Exercice de respiration
Parmi les autres baba, il y avait une sorte de « Baba Jimmy Cliff », c’est un peu étrange comme présentation, j’en suis consciente mais il y avait vraiment un truc ! Dreadlocks nouées sur le côté, petite barbiche soignée et lunettes de soleil donnait à ce bonhomme drapé dans un tissu imitation peau de bête, un côté « je suis un sâdhu mais je fais quand même attention, j’ai la classe ! » Impression qui s’est confirmée lorsqu’une petite fille, vendeuse de colliers en toc et venue lui proposer sa collection… C’était sûrement celui qui m’a parut le plus intéressé au sens où beaucoup de sâdhus vivent de la charité. Il était très gentil, mais ma présence semblait signifier pour lui que je devais lui offrir quelque chose.
Enfin, le dernier personnage qui a marqué cette journée a été Baba Prayag Das, alias Fidélio, le baba italien. À 18 ans, il vient une première fois en Inde avec un copain. Pas convaincu, malade, il rentre en Italie. Il revient peu de temps après, seul. Et petit à petit, il renonce à sa vie, à ses origines, il suit les enseignements d’un Guru et se fait progressivement accepter par un groupe installé dans les montagnes d’Uttarkhand. Aujourd’hui Fidélio (que plus personne n’appelle Fidélio, il paraissait si surpris que je lui demande son nom italien !), a 50 ans et vit à côté de Gangotri près des sources du Gange.
Fidélio, le sâdhu italien et son ami le Naga
Les précédents sâdhus dont je viens de parler, sont ses frères, il parle hindi et fument le chillum avec eux à longueur de journée. Ses pupilles sont à peine visibles au milieu de ses yeux cristallins. Vêtu de orange, il impose quelque chose à mes yeux. Il a fait un choix alors qu’il n’était qu’un jeune homme. Ce genre de décision, de choix de vie, que je trouverai sûrement improbable voire stupide si l’un de mes amis m’annonçait ça. Plus qu’un choix de jeunesse, cette vie de baba a duré et dure encore. Méditation, yoga, drogues et autres pratiques « saddhuesques » sont aujourd’hui la vie de cet ancien européen qui a coupé tous liens avec sa première famille. Intéressant personnage…
Après plusieurs chaï, des choses bizarres à manger et un collier offert par l’un des babas, le photographe et moi leur disons au revoir. Ils nous disent de repasser, me donnent leur adresse dans les montagnes en me disant à bientôt. C’est étrange de recevoir de la part de ces hommes hors du temps et de l’espace finalement, des informations pour les revoir, plus tard, un jour. Se souviendront-ils je ne sais pas, mais j’ai vraiment apprécié la simplicité avec laquelle ils nous ont parlé.
Notre journée se poursuit par des repérages de points surélevés pour photographier la foule le jour des grands bains. Gitesh nous présente d’autres babas, n’oublions pas que nous cherchons également des profils intéressants pour mener des interviews.
J’apprécie vraiment beaucoup cette immersion au cœur d’un monde qui n’est pas le mien. N’étant pas hindu j’ai d’autant plus d’étonnement et de questions, la Kumbh Mela semble être un moment idéal pour y répondre, ça tombe bien !
Pour en apprendre plus sur la Kumbh Mela, je vous conseille également de lire la chronique d’Alex Le Beuan sur l’Internaute : http://www.linternaute.com/voyage/expert/52827/vivez-l-inde-autrement—maha-kumbh-mela-2013-a-allahabad.shtml
La suite demain !
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